CHATONS ORPHELINS: Un défi prenant, mais ô combien valorisant 

Il arrive quelques fois par année au refuge d’accueillir des portées de chatons sans maman (orphelins). Cela nous occasionnait quelques maux de tête, car nous n’avions pas beaucoup d’options pour assurer les soins nécessaires à leur survie.

Nous avions tenté, par le passé, de greffer des chatons orphelins à une maman allaitante quand nous en avions au refuge. Par contre, il était hasardeux de mélanger des chatons presque naissants avec d’autres chatons : nous ne connaissions pas leur provenance ni s’ils pouvaient être malades et ainsi contaminer les autres chatons en santé.

Lorsqu’une maman allaitante était au refuge sans ses chatons, il arrivait que nous lui greffions la portée orpheline, car la maman a un meilleur système immunitaire. Cependant, il fallait être vraiment chanceux, car cela n’arrivait pas souvent.

C’est pourquoi nous avons mis sur pied une formation pour apprendre à certaines familles d’accueil à prendre en charge des chatons orphelins et à les nourrir au biberon. Nous avons commencé par former une famille d’accueil pour prendre le relais et peaufiner nos procédures. Nous savions que ce serait un défi très prenant, surtout lorsqu’il y a plusieurs chatons, car cela demande beaucoup de temps. C’est un engagement jour et nuit, toutes les 2-3 heures au début.

Témoignage d’Hélène
«  Ça fait environ 10 ans que je suis bénévole en tant que famille d’accueil pour les chats et chatons recueillis par la SPA.

À l’été 2021, Isabelle, la responsable des bénévoles et des familles d’accueil, m’a contactée pour me proposer de suivre une formation sur le biberonnage pour les chatons orphelins. J’ai accepté immédiatement en étant tout d’abord intéressée à comprendre comment il fallait s’y prendre et pour permettre à de petits chatons de survivre à des conditions qu’ils ne méritaient pas et qu’ils n’avaient pas demandées.

Après avoir suivi une formation donnée par la vétérinaire et repartant avec un document contenant les informations essentielles, j’étais prête pour cette nouvelle expérience féline. Au début du mois de décembre, une famille composée de deux petits chatons s’est présentée et j’ai accepté de les recevoir. Je les ai nourris et soignés jusqu’à ce qu’ils aient environ sept semaines. Sans l’aide ni le soutien de Sandy, responsable du projet biberonnage, je ne suis pas certaine que j’aurais accepté ce mandat, car je m’aventurais en terrain inconnu et j’avais besoin de pouvoir compter sur une personne d’expérience pour me conseiller.

La situation a été beaucoup plus difficile et accaparante que ce à quoi je m’attendais et, comme je me sentais très fatiguée, j’ai contacté Isabelle au début janvier pour ramener les chatons, qui avaient beaucoup de difficulté à prendre du poids. Ils avaient besoin d’être à nouveau examinés par le vétérinaire et mis en observation pour s’assurer de leur bonne santé avant d’être pris en charge par une nouvelle famille pour compléter leur croissance avant la stérilisation.

De façon générale, les soins à donner impliquent beaucoup de temps, une grande disponibilité et une bonne organisation. La fréquence des biberons est assez importante au cours des premières semaines et nécessite de se lever la nuit. Même si le contexte de la pandémie limitait les sorties et les activités, il n’offrait pas de journées comptant plus de 24 heures pour faire autre chose que le biberonnage. Lorsque la tétée est aux trois heures, il ne reste pas beaucoup de temps pour dormir ou faire autre chose. Il faut aussi préparer le lait, mais pas trop d’avance, nettoyer tout le matériel plusieurs fois par jour. En théorie, donner le biberon à un chaton ne prend que quelques minutes. En pratique, c’est un peu différent!

Malgré les difficultés et avec le recul, je dois dire que j’ai aimé l’expérience. Voir grandir et se développer ces toutes petites boules de poils qui, en quelques semaines, passent d’un stade de totale dépendance à une autonomie grandissante est assez impressionnant. Et penser que j’ai pu contribuer à donner un bon départ dans la vie à ces petites créatures sans défense est très valorisant et me donne la sensation que le temps et les efforts consacrés n’ont pas été vains. »

Hélène